Le financement participatif n’est pas mort, il mute !

Le Crowdfunding n’est pas mort, il mute !

Suite à la récente liquidation judiciaire d’Unilend ou encore au repositionnement de Smartangels, deux acteurs importants du Crowdfunding français, les articles dévoyant le modèle ont fleuri. Il est juste de s’interroger.

  • De quel Crowdfunding parle-t-on ?

Il faut entrer un peu plus dans le détail pour interpréter ces signaux.

Le Crowdfunding est catégorisé en trois types : le don ou préachat, le prêt et enfin les instruments financiers : actions, obligations ou encore minibons comme la majorité des projets financés sur Happy Capital.

L’activité d’Unilend se rapportait à financer des entreprises sous forme de prêt. Le modèle économique des plateformes de prêt est basé sur un marché de volume. Une industrie, quelle qu’elle soit, ne peut atteindre un volume de masse en si peu de temps. D’autant que les acteurs historiques se sont également adaptés à l’arrivée des nouveaux entrants. Or, la quasi-totalité des plateformes ont dû lever des fonds pour développer leurs outils et se faire connaître. C’est très compliqué d’évangéliser un marché, cela coûte cher et ce n’est pas toujours le premier qui en bénéficie. Ensuite le marché est atomisé par le nombre de plateformes. « Je crois que les plateformes doivent réduire la voilure pour s’adapter au marché actuel et croître progressivement avec lui. Elles doivent également changer leur modèle qui n’est pas viable en l’état » indique Philippe Gaborieau, Président de Happy Capital et Mycapital.immo

S’agissant du crowdfunding sous forme d’instruments financiers, l’analyse est plus complexe. D’une part, il y a la fin de l’ISF PME qui a réduit de manière conséquente le volume investi. Ensuite, le statut choisi de Conseiller en Investissement Participatif n’est certainement pas le meilleur choix car il est un frein au développement de l’activité du fait des procédures tant pour la plateforme que pour l’investisseur. « De nombreuses plateformes ont cru que le marché allait exploser, ont levé des fonds, mais ce n’est pas aussi rapide que prévu. Les pertes s’amoncellent et elles n’ont d’autres choix que de cesser, changer leur activité comme Smartangels ou de se diversifier. C’est le choix que nous avons fait chez Happy Capital.

Tout d’abord, nous sommes toujours partis du postulat que cela mettrait du temps et avons donc plutôt pratiqué la politique de l’écureuil plutôt que celle de la cigale. Ensuite, nous avons anticipé la fin de l’ISF en nous diversifiant avec de nouveaux produits comme les obligations, les minibons ou encore l’immobilier via une nouvelle plateforme, Mycapital.immo. Nous continuons notre développement par croissance externe et sommes sur plusieurs projets d’acquisition de plateformes de prêts. Nous proposerons de nouveaux modèles pour le prêt afin d’être pérenne dans cette activité » reprend Philippe Gaborieau.

  • Voici plusieurs raisons de continuer à y croire.

Les autres acteurs du Financement participatif continuent à faire le lien entre la foule et les entreprises et continueront encore longtemps et à juste titre, selon Happy Capital, pour trois raisons.

1) La concentration du secteur est une opportunité de considérer les dossiers les plus solides pour les acteurs du Crowdfunding et de rendre plus drastique encore leurs moyens de sélection.

2) Les plateformes atteignent l’âge de maturité (5 ans environ) et l’horizon de rachats des premières sociétés ayant bénéficié des investissements de la foule arrive à son terme. Pour preuve, la récente acquisition par Dream Yacht Charter de SamBoat, financée par la communauté Happy Capital qui laisse une plus-value conséquente à ses actionnaires (retrouvez l’article ici).

3) De nouvelless opportunités technologiques débarquent comme par exemple les levées de fonds en jetons numériques (ICO) qui, lorsque leur sous-jacent est solide, permettent de recourir à une foule plus internationale avec un parcours d’investissement plus fluide et une promesse de liquidité plus forte. Happy Capital n’a toutefois pas encore participé à ce mouvement car la société estime que les jetons numériques doivent être sous tendus par un actif tangible (bien meuble, service existant ou action) et non du préachat comme le proposent la plupart des levées de fonds de ce type. D’ailleurs, la plateforme bordelaise n’est pas seule à considérer qu’il faut circonscrire le risque de telles levées de fonds. La SEC aux Etats-Unis a récemment sanctionné ces financements d’un nouveau type (retrouvez l’article ici) et en Suisse, l’équivalent de l’AMF, la FINMA, a jeté les bases d’une régulation plus détaillée que celle de la récente Loi Pacte qui distingue les types de jetons numériques (retrouvez ici les contours de la proposition).

Philippe Gaborieau, Président de Happy Capital de conclure « Le Crowdfunding n’est pas mort, il mute. Des projets plus solides vont être financés et des technologies plus ergonomiques et plus efficaces en capacité à fédérer apparaissent. Au contraire, les procédés s’améliorent et le Crowdfunding devient, encore un peu plus, un formidable moyen de faire émerger les initiatives de demain. »

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