On aurait tort de penser que plus les levées de fonds sont importantes, plus la croissance des startups est assurée. En effet, d’après les Echos, la survalorisation d’une startup serait un facteur important d’échec.
Lorsqu’une jeune pousse décide d’augmenter son capital, elle va émettre des actions. Le prix d’une action et donc la valorisation de l’entreprise est à déterminer avec soin.
5 ans auparavant, les levées de fonds en amorce avoisinaient généralement les 300k€ pour des prises de participation à hauteur de 30% du capital de l’entreprise (soit des valorisations autour du million d’euros), ces premiers tours de table représentent le plus souvent aujourd’hui 600k€ pour 25% du capital (soit des valorisations de 2,5M d’€)
Cette hausse de valorisation n’est pas neutre pour les prochaines étapes de développement des startups.
D’un côté, cette inflation est bénéfique car elle laisse plus de la place au capital pour des investisseurs plus institutionnels, sans priver les dirigeants de leur majorité de droits de vote, de l’autre, elle permet une levée de fond d’un montant supérieur dont les premiers investisseurs exigeront qu’ils soit engagés.
Les startups peuvent se trouver dans une situation où elles optent pour des coûts fixes élevés dans leur compte de résultat. Ceci s’accommodera mal avec la vitesse d’augmentation du CA réalisé et la marge brute afférente.
En outre, justifier d’une valorisation supérieure à la prochaine étape de vie de la société qui se sera survalorisé lors d’une première levée peut s’avérer compliqué.
Un entrepreneur en amorçage devra toujours préférer une valorisation raisonnable, prouvant par là même que son besoin de financement est en cohérence avec le stade d’avancement du projet et les développements concrets à venir. Cela lui permettra de structurer son activité à son rythme, de dépenser ses fonds de manière plus adéquate et d’optimiser ses chances de lever des fonds ultérieurement.