La France comptait près de 10 000 start-ups en 2020 (KPMG), un chiffre qui augmente d’environ 20% chaque année. Même si ce chiffre reste très loin des États-Unis avec leurs 4.8 millions de start-ups ou encore de nos voisins anglais avec leurs 800 000 start-ups, il n’est pas déraisonnable de clamer que la France est une « Start-up Nation » !
D’ailleurs, Maurice Levy, Patron de Publicis et Co-fondateur du Salon Vivatech affirmait il y a quelques mois que « la France est aujourd’hui le pays qui crée le plus de start-ups en Europe. » Il se basait notamment sur le nombre de levées de fonds en phase d’amorçage enregistrées sur l’année 2020, catégorie dans laquelle l’hexagone figure en tête du classement devant l’Allemagne.
Résultat des courses : Il est de plus de plus en plus facile pour une start-up française de se lancer et de trouver des financements à ses débuts, une période charnière à laquelle la plupart des PME ne survivent pas. Un COCORICO est donc de mise.
Il n’en a pas toujours été ainsi et les fruits récoltés aujourd’hui sont le résultat d’un travail de longue haleine initié il y a plus d’une dizaine d’années. Ce dernier avait deux cibles en ligne de mire : Décomplexifier le processus de création d’entreprise (le succès du statut d’auto-entrepreneur en est un exemple), et faciliter l’accès aux financements « Early-Stage » pour les start-ups.
L’Etat se mouille pour les Deeptechs
La problématique d’accès aux financements se posait en particulier pour les start-ups innovantes, souvent engagées dans des secteurs d’activité très demandeurs en capitaux tels que la recherche médicale, le software, ou encore l’énergie.
Les deeptechs en sont l’exemple parfait. Porte flambeau de l’innovation tricolore, Les deeptechs sont des start-ups qui proposent des produits et des services basés sur des innovations de rupture. Elles ont pendant longtemps rencontré des difficultés à trouver des financements en phase d’amorçage, une situation qui pour certaines a entrainé leur expatriation vers des pays plus attractifs à cet égard (Les USA et son iconique Silicon Valley).
Tout cela fait désormais parti du passé ! En effet, sous l’impulsion de l’état, les Deeptechs ont aujourd’hui accès à un large éventail de solutions de financements en seed (phase d’amorçage). C’est le cas via la BPI avec son plan « Deep Tech » lancé en 2017, l’émergence de l’Equity Crowdfunding ou encore le lancement du programme French Tech Seed, encadré par « La French Tech ».
FRENCH TECH SEED : La nouvelle arme des deeptechs tricolores
Devenu très célèbre en peu de temps dans le monde entrepreneurial français, le dispositif French Tech Seed fait référence à un fonds de 400 millions d’euros visant à supporter les start-ups Deeptech françaises de moins de 3 ans. Le plus intéressant avec ce programme est la logique aussi intelligente que surprenante qui le sous-tend. Ainsi, La French Tech n’investit pas dans ces start-ups, elle co-investit et ça fait toute la différence.
Par ce choix, elle responsabilise les PME éligibles en les obligeant à convaincre des investisseurs privés dans un premier temps et récompense ces efforts par un apport en capital de French Tech Seed (effet de levier). Par ailleurs, l’investissement du fonds FTS, qui peut aller jusqu’à 250 000 €, est effectué sous forme d’obligations convertibles. Cela permet aux PME de garder une certaine flexibilité, les dirigeants n’étant pas obligés d’ouvrir encore plus leur capital à ce stade de développement.
Enfin, il est utile de rappeler que les DeepTechs ayant fait le choix du crowdfunding pour se financer en phase d’amorçage peuvent utiliser les fonds collectés comme effet de levier pour activer leur éligibilité au programme FTS. C’est le cas de WaveImplant, jeune pousse nantaise qui, grâce à sa levée de fonds sur la plateforme de crowdfunding Happy Capital devient éligible à un financement de la part du programme French Tech Seed.
En partenariat avec le CNRS, cette medtech développe un dispositif médical innovant indiquant aux chirurgiens-dentistes le moment le plus opportun pour le chargement de la prothèse dentaire sur le socle préinstallé. Son but étant de réduire grandement les risques d’échec de cette procédure couteuse pour les patients, l’apport FTS constituera pour sûr un coup de pouce important dans l’atteinte de cet objectif ambitieux à moyen terme.