LE JOURNALISME D’INVESTIGATION : UN BIEN COMMUN AU SERVICE DE TOUS !

UN BOUCLIER ATEMPOREL DU MODELE DEMOCRATIQUE

L’une des caractéristiques fondamentales de la République est l’équilibre des pouvoirs afin que cette dernière demeure chose publique. C’est ainsi que le pouvoir judiciaire et législatif ont la mission de contrebalancer et de réguler l’influence du pouvoir politique afin de permettre le bon fonctionnement de la République.

Toutefois, il arrive que politique, législatif et judiciaire, au lieu de se réguler mutuellement, se retrouvent à agir de concours dans le but de servir des intérêts privés. C’est à ce moment que vole en éclats l’équilibre des pouvoirs et la République se retrouve à la merci de toutes formes de décadence.

La nécessité d’un sphynx, garant du temple républicain et de la chose publique, n’est alors que plus évidente. Cette figure qui attentivement observe, voire même scrute et n’hésite pas quand le besoin s’en fait sentir, à dénoncer tout manquement d’ordre éthique, financier, ou encore judiciaire des acteurs de la sphère publique pouvant aller à l’encontre de l’intérêt du plus grand nombre.

Ce rôle de gardien de l’équilibre républicain a été conquis par les médias dont l’influence grandissante au cours des décennies en a fait des protagonistes si importants de la vie publique, qu’ils sont aujourd’hui connus comme le « 4ème Pouvoir ».

A de maintes reprises, l’importance cruciale des médias dans la mise à nu des failles des politiques, des parlementaires ou encore des autorités judiciaires à leur mission de service de l’intérêt publique a été éprouvée.

Tout d’abord avec l’affaire Dreyfus de laquelle résultera non seulement la loi sur les associations de 1901, mais surtout la loi sur la séparation de l’Eglise et de l’Etat de 1905, socle fondamental de la République. De plus, en 1971, la dénonciation en une des journaux de l’existence de relations frauduleuses entre une société immobilière nommée la « Garantie foncière » et des parlementaires en exercice aboutira sur une loi renforçant l’incompatibilité du rôle de parlementaire avec certaines activités relevant du domaine privé.

Plus récemment, en 2012, avec sa une « Le compte Suisse du ministre du Budget », Médiapart déclenchera un véritable tollé dans la vie politique française, provoquant la création de la haute autorité pour la transparence de la vie publique et entrainant le vote de la loi sur la moralisation de la vie publique qui oblige les élus et les membres du gouvernement à déclarer leur patrimoine.

Ces affaires mentionnées plus haut, qui ont pour certaines fondamentalement modifié notre conception de la République ou encore la structure même de cette dernière, sont le fruit de mois, voire d’années d’enquêtes, de recoupes de sources, d’accumulation de preuves de la part d’équipes de journalistes d’investigation visant à se prémunir contre d’éventuels dépôts de plaintes ou procédures judiciaires. En cela, le journalisme d’investigation apparaît donc comme l’essence même du 4ème pouvoir, jouant non seulement le rôle d’information des masses mais surtout de surveillance des autres pouvoirs.

 

UN RÔLE ENCORE PLUS CRUCIAL DANS LE MONDE MODERNE

 

Cette branche du journalisme est d’autant plus importante dans notre monde actuel où l’instantanéité est le maître mot dans tous les domaines, y compris celui du journalisme. Un univers où la primauté, le scoop, a pris le pas sur la véracité et la fiabilité de l’information délivrée, où les fakes news et la désinformation sur les médias 2.0 que sont les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, Instagram) peinent à être combattues avec efficacité, en somme, une ère au sein de laquelle le métier de journaliste perd doucement ses lettres de noblesse.

Le journalisme d’investigation est resté cette bouée de sauvetage, indispensable à la société, à la démocratie et qui, à contre-courant du Momentum actuel et bien que menacé par les procès et les campagnes médiatiques à son encontre, maintient son cap initial, celui d’informer de manière objective les masses et d’assurer la pérennité du service de l’intérêt général par les acteurs publics.

Ainsi, des médias d’investigation, d’autant plus ceux ayant une ambition locale à l’instar de Médiacités, sont des biens communs dont l’extinction représenterait un coup fatal porté à l’idéal démocratique cher à tous les Français. Soutenir ces médias s’apparente donc à un geste citoyen permettant de promouvoir une démocratie locale saine et fonctionnelle au service du développement des territoires et des citoyens.

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