Dans un article académique publié courant avril dans le magazine Anglosaxon “Journal of Marketing Research”, le Dr Oguz A. Acar, Professeur de Marketing assistant à The Business School (anciennement CASS Business School) partage les conclusions de son étude sur le comportement des acheteurs vis-à-vis d’un produit issu du financement participatif, en comparaison avec des produits financés par voies alternatives.
LE LABEL « Financé par crowdfunding » POUR AUGMENTER LA VALEUR DU PRODUIT
L’une des principales conclusions fait état de ce que les acheteurs seraient beaucoup plus enclins à consommer des produits ayant été financés par le crowdfunding que des produits issus de sources de financement conventionnelles.
Plus intéressant encore, cette étude laisse à penser que ces derniers ne seraient pas seulement plus susceptibles d’acheter des produits ayant fait l’objet d’un financement par le crowdfunding mais ils seraient également prêts à débourser un peu plus pour les acquérir. En effet, plus de la moitié des personnes constituant l’échantillon ont admis être prêtes à payer 21% de plus que le prix de marché pour les produits issus du financement participatif.
Une autre conclusion plutôt surprenante à retirer de cette étude est l’idée que la majorité des acheteurs interrogés considèrent les produits issus du crowdfunding de meilleure qualité que leurs concurrents n’ayant pas eu recours au financement participatif.
COMMENT EXPLIQUER CETTE TENDANCE VERS LES PRODUITS LABELISES CROWDFUNDING ?
L’étude analyse bien évidemment les raisons d’un tel plébiscite pour les produits décrits comme issus du crowdfunding et un des facteurs majeurs qui en ressort est la volonté de lutter contre les inégalités. Ainsi, les participants ont le sentiment que les produits labelisés Crowdfunding sont désavantagés par rapport aux produits ayant pu bénéficier de fonds en provenance de capital-risqueurs. Par conséquent, en favorisant les produits issus du financement participatifs, ils participent d’une certaine manière à la réduction des inégalités d’accès aux capitaux.
Ces résultats très positifs restent toutefois à nuancer. En effet, pour ce qui est des produits considérés comme à « haut-risque » tels que les produits médicaux ou alors les équipements de sécurité, les acheteurs persistent à donner leur préférence aux produits financés par des capital-risqueurs professionnels. Il subsiste donc certaines catégories de produits pour lesquelles le label « financé par crowdfunding » ne serait pas vu comme gage d’une meilleure qualité et pourrait même avoir l’effet inverse.
Néanmoins, cette étude a permis de confirmer que le financement participatif ne se résume pas qu’à une simple recherche de fonds. Cette alternative confère également un avantage marketing indéniable aux entreprises ayant fait appel à ce mode de financement et disposeraient d’un label pour en attester vis-à-vis des acheteurs. Les résultats montrent clairement un lien entre le label « financé par crowdfunding » et un gain tant financier qu’en termes d’image de marque pour l’entreprise.
Des démarches en ce sens ont déjà été initiées en France par le gouvernement, avec notamment le label « Financement participatif de la croissance verte » pour les projets liés aux énergies renouvelables. Ce type de mesures demeure malheureusement trop rare à l’heure actuelle pour avoir un réel impact et c’est en cela que des études avec des résultats si probants pourraient, en participant à la démocratisation de labels « financé par crowdfunding», contribuer à faire évoluer la situation.
